Dans une tragédie sans précédent, la ville de Derna, située dans l’est de la Libye, a été dévastée par des inondations meurtrières, provoquées par la tempête Daniel. Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies (ONU) citant le Croissant rouge libyen, le bilan est catastrophique avec au moins 11 300 personnes décédées et 10 100 portées disparues dans cette seule ville. De plus, ces inondations ont également causé la mort d’au moins 170 personnes dans d’autres régions de l’est de la Libye.

La tempête Daniel, qui a frappé la ville de Derna il y a près d’une semaine, a provoqué la rupture de deux barrages en amont, entraînant une crue d’une ampleur comparable à un tsunami le long de la rivière traversant la ville. Tout sur son passage a été emporté.

Initialement, le ministre de la Santé de l’administration de l’Est de la Libye avait annoncé un bilan de 3 252 morts, mais l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rapporté que les corps de 3 958 personnes avaient été retrouvés et identifiés, tandis que plus de 9 000 personnes étaient toujours portées disparues.

La situation humanitaire à Derna reste extrêmement sombre, avec un manque d’eau potable, et au moins 55 enfants ont été empoisonnés après avoir consommé de l’eau contaminée.

Des équipes de secours, tant libyennes qu’étrangères, continuent de retrouver des corps chaque jour, mais les opérations de recherche sont entravées par les tonnes de boue qui ont envahi une partie de la ville. Les secouristes doivent souvent utiliser des pelles pour dégager les bâtiments dévastés à la recherche de victimes.

La complexité de la situation est également aggravée par le chaos politique qui règne en Libye depuis la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, avec deux gouvernements rivaux, l’un à Tripoli (ouest), reconnu par l’ONU, et l’autre dans l’est.

Les autorités libyennes ont entamé le processus difficile d’identification et de recensement des corps, dont plusieurs centaines avaient été enterrées en urgence au début de la catastrophe.

Face à cette tragédie, la communauté internationale continue de se mobiliser. L’aéroport de Benina à Benghazi, la plus grande ville de l’Est de la Libye, voit arriver en permanence des avions d’aide, avec des équipes de secours et d’assistance en provenance d’organisations internationales et de plusieurs pays, dans l’espoir de contribuer à atténuer les souffrances de la population sinistrée.

La situation à Derna demeure critique, et les chiffres des victimes pourraient malheureusement augmenter alors que les opérations de recherche et de secours se poursuivent sans relâche.