0 3 minutes 7 mois

Dans un acte de violence choquant, la communauté de Léona Niassène, une cité religieuse située dans la commune de Kaolack, a été le témoin d’une scène macabre au cours de laquelle un cadavre a été exhumé et brûlé, après avoir été présumé homosexuel. L’incident s’est déroulé samedi 28 octobre 2023, déclenchant un tollé au sein de la population locale, majoritairement musulmane, où l’homosexualité est illégale et passible d’une peine de un à cinq ans de prison selon l’article 319 du Code pénal sénégalais.

La victime, identifiée comme C.F., avait été initialement transportée à Touba conformément aux souhaits de sa mère pour y être inhumée. Cependant, les autorités locales de la Grande mosquée de Touba, représentées par le Dahira Moukhadimatoul Khidma, ont refusé d’enterrer le défunt après avoir été informées de sa supposée orientation sexuelle. Face à ce rejet, la dépouille a été ramenée à Kaolack, où les membres de la famille ont procédé à une inhumation secrète dans le cimetière.

Les jeunes du quartier de Ndagane à Kaolack, qui avaient déjà manifesté leur opposition à l’inhumation du présumé homosexuel dans leur localité, ont découvert le lieu d’enterrement secret et ont décidé de déterrer le corps. Cette action a été suivie par un acte des plus choquants, car le cadavre a été incinéré en public, sous le regard d’une foule exultante.

Cet incident rappelle un événement similaire survenu en 2008 à Guinguinéo, où la tombe d’un autre présumé homosexuel avait été profanée, illustrant les tensions persistantes autour de la question de l’homosexualité dans une société sénégalaise fortement traditionnelle et religieuse.

La communauté internationale et les défenseurs des droits de l’homme ont souvent critiqué les lois sénégalaises criminalisant l’homosexualité, appelant à la tolérance et au respect des droits fondamentaux de chaque individu. Cet incident récent soulève une fois de plus des questions sur la nécessité d’un dialogue ouvert et d’une compréhension mutuelle pour favoriser la coexistence pacifique au Sénégal.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *