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Le 11 octobre dernier, alors que la scène politique était dominée par le remaniement ministériel, une information d’importance majeure a surgi des réseaux sociaux de la présidence de la République. Une vidéo brève affirmait que le Sénégal serait en tête des nations affichant la plus forte croissance économique en 2024, avec une prévision de 8,8% de croissance du PIB réel, selon les données du Fonds monétaire international (FMI).

Cependant, cette annonce a rapidement suscité des doutes. Le journaliste Bastien David a immédiatement réagi sur Twitter en partageant une capture d’écran présentant les prévisions de croissance du PIB réel et des prix à la consommation établies par le FMI. Il a soulevé un point intéressant en remettant en question l’utilisation d’un participe présent pour évoquer une année future, faisant remarquer que le Niger surpassait le Sénégal avec une prévision de croissance du PIB de 11,1%.

Ces chiffres proviennent du rapport de l’institution internationale intitulé “Perspectives économiques régionales – Afrique Subsaharienne”. Après vérification, nous confirmons l’exactitude de ces données.

La vidéo diffusée par la présidence affirmait également que le rapport du FMI soulignait que “les politiques économiques et les réformes structurelles mises en place par le gouvernement sénégalais ont contribué à la stabilité macroéconomique du pays et ont favorisé la croissance économique”. Cependant, cette affirmation ne semble pas être clairement étayée par le rapport en question, et nous n’avons pas pu trouver de mention précise de cette déclaration dans le document.

Une des rares références au Sénégal dans le rapport concerne l’explication de la croissance, en relation avec le Niger. Le rapport du FMI indique que, globalement, la croissance économique des pays riches en ressources naturelles devrait s’améliorer, passant de 2,6% en 2023 à 3,2% en 2024, principalement grâce à la consommation privée et, dans certains cas, à la reprise de projets d’exploitation des hydrocarbures (notamment au Niger et au Sénégal), ainsi qu’au lancement de la production de plusieurs projets miniers (au Libéria, au Mali, en République démocratique du Congo et en Sierra Leone).

Pour conclure, les affirmations concernant la position du Sénégal en tant que leader de la croissance économique en 2024 méritent une analyse plus approfondie. Les prévisions du FMI, telles qu’elles sont présentées dans le rapport mentionné, indiquent que le Niger est en tête avec une prévision de croissance plus élevée. De plus, les allégations selon lesquelles les politiques économiques et les réformes structurelles du gouvernement sénégalais ont contribué à cette croissance ne semblent pas être clairement étayées par le rapport du FMI.

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