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Sen24TV.com – 3 janvier 2024-Déjà meurtri par les séquelles du conflit en Casamance, le Nord-Sindian, théâtre des affrontements armés, est désormais affublé du sinistre titre de “zone sous mines”. Les incidents liés aux mines y sont monnaie courante, semant tristesse et désolation dans cette région du département de Bignona, où le nombre de victimes annuelles se compte par centaines. Avec son triste bilan d’accidents par mines, le Nord-Sindian détient le record peu enviable de la région de Ziguinchor. Les dysfonctionnements constatés dans le processus de déminage humanitaire remettent sérieusement en question les efforts déployés pour instaurer une paix durable dans la région.

Les localités de Kandiadiou, Lefeu et Diaboudior illustrent de manière poignante la persistance du danger des mines. Le récent accident, survenu le jeudi 14 décembre 2023, coûtant la vie à quatre (04) soldats de l’Armée sénégalaise lors d’une mission dans le Nord Bignona, met en lumière la menace persistante dans cette zone devenue tristement célèbre pour ses dangers liés aux mines. Le Nord-Sindian détient ainsi le triste record d’accidents par mines.

Ces zones, marquées par les mines, sont également des foyers de tension dans le conflit casamançais, attirant les bandes armées. Il y a plus d’une décennie, la représentante du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a perdu la vie dans un accident par mine à Lefeu, soulignant l’ampleur du problème dans cette zone qui peine à être déminée de manière efficace depuis lors. Les terres infestées par ces engins mortels entravent le retour des habitants et compromettent la reprise des activités économiques.

La complexité de la situation réside dans le fait que les poseurs de mines, qu’ils soient décédés ou vivants, ignorent souvent l’étendue des zones qu’ils ont contaminées. Les accidents, tels que celui survenu en octobre 2021 à Kandiadiou, faisant cinq (05) victimes, ainsi que le récent accident fatal impliquant l’Armée nationale, soulignent l’urgence d’un déminage humanitaire pour assainir cette partie du département de Bignona, marquée par des années de tragédies liées aux mines.

Cependant, l’hécatombe provoquée par ces mines risque de perdurer, d’autant plus que le retrait des bailleurs de fonds et des partenaires complique la situation. Les difficultés rencontrées dans le processus de déminage risquent de compromettre les objectifs fixés par l’État pour un déminage total d’ici 2021, un défi qui semble difficile à atteindre compte tenu des circonstances actuelles. Le kidnapping de démineurs dans la zone de Kaylou, il y a quelques années, a contribué au retrait des opérateurs de déminage dans la région.

Malgré les défis, les efforts de l’État ont permis de dépolluer près de deux (02) millions de mètres carrés de terres depuis 2008, favorisant ainsi le retour des populations déplacées à leurs activités agricoles. Cependant, le danger des mines persiste dans le Nord-Sindian, où ces engins mortels continuent de faucher des vies. Le déminage, élément crucial pour la sécurité, demeure dans une léthargie profonde dans cette partie méridionale du pays, qui, malgré l’accalmie, doit encore faire face au spectre persistant des mines, semant tristesse et désolation. Selon les informations de sen24tv, la région lutte toujours pour retrouver la paix tant attendue par ses habitants.

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