9 février 2024 (Sen24tv.com)

L’éminent avocat et universitaire français Robert Badinter s’est éteint dans la nuit de jeudi à vendredi à Paris, à l’âge vénérable de 95 ans. Sa disparition marque la fin d’une vie dévouée à la justice et aux idéaux républicains.

Professeur de droit privé, Robert Badinter s’est illustré dans l’histoire par son combat incessant contre la peine de mort, qui a abouti à son abolition en France en 1981. Son influence ne se limite pas à la sphère juridique, puisqu’il a également occupé d’importantes fonctions politiques.

En effet, il a été successivement garde des Sceaux de 1981 à 1986, puis président du Conseil constitutionnel français de 1986 à 1995. Par la suite, il a siégé en tant que sénateur des Hauts-de-Seine de 1995 à 2011.

À l’annonce de son décès, le président français Emmanuel Macron a exprimé sa profonde tristesse, saluant la mémoire d’un homme dont l’engagement pour les idéaux des Lumières ne faiblissait jamais. “Avocat, garde des Sceaux, homme de l’abolition de la peine de mort, Robert Badinter ne cessa jamais de plaider pour les Lumières. Il était une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français,” a-t-il partagé sur le réseau social.

Robert Badinter a également marqué de son empreinte la vie politique sénégalaise. En mai 1963, il fut l’avocat de l’ancien ministre de l’Intérieur, Valdiodio Ndiaye, ainsi que de quatre autres ministres, dans une affaire éminemment sensible liée aux événements de décembre 1962. Ces événements, qui opposèrent Léopold Sédar Senghor à l’ancien président du Conseil Mamadou Dia, ont laissé une trace indélébile dans l’histoire politique du Sénégal.

La disparition de Robert Badinter laisse un vide immense dans le paysage intellectuel et politique français. Un hommage national sera rendu à ce grand homme, véritable pilier de la justice et des droits de l’homme.